Hommage à Alice Guy-Blaché

Un hommage sera rendu à Alice Guy-Blaché (1873 – 1968), réalisatrice, scénariste et productrice de cinéma française, ayant travaillé à la fois en France et aux États-Unis, dans le cadre de l'édition 2021 du festival “Images and Views of Alternative Cinema”. En collaboration avec l'Institut français de Chypre. Une série de courts métrages sera projetée en extérieur mardi 8 juin - 20h - Cour du nouveau Hambis Municipal Museum of Printmaking (55-59 Ammochostou Street, vieille ville de Nicosie). Interdit aux moins de 18 ans. Tél. 99 40 78 56. Entrée libre. Pas de réservation.

Le festival “Images and Views of Alternative Cinema” est une initiative du Ministère de l'Education, de la Culture, de la Jeunesse et du Sport de la République de Chypre et de Brave New Culture. 

Ce programme de 13 courts métrages muets d'Alice Guy-Blaché réalisés entre 1898 et 1907 en version originale avec sous-titres en anglais sera présenté par Doros Demetriou. Alice Guy-Blaché est la première réalisatrice de films de fiction de l’histoire du cinéma. C’est elle en effet qui suggère à Léon Gaumont d’abandonner les simples vues animées pour tourner de petites histoires scénarisées. Autorisation lui est donnée de réaliser, et c’est un fait exceptionnel dans un métier réservé aux hommes. Jusqu’en 1907, elle régnera sur la production Gaumont comme réalisatrice, directrice artistique, scénariste, expérimente trucages et effets spéciaux…

Chez le magnétiseur  (1897) : Une dame se présente chez un magnétiseur pour se faire soigner. Une passe et la dame entre aussitôt en transe. Le magnétiseur effectue un autre geste magique et la dame se retrouve en dessous ! Survient un gendarme pour remettre de l’ordre à tout cela. Pour montrer que ses intentions sont pures, le magnétiseur fait une nouvelle passe et la dame est à nouveau vêtue mais le gendarme n’est guère convaincu. Le magnétiseur intervient à nouveau et voici la dame habillée en gendarme et le gendarme en habits féminins. C’en est trop ! Tout le monde prend la fuite, poursuivi par le magnétiseur. L’histoire se termine par un joyeux charivari.

Chirurgie fin de siècle (1900 – 2 min) : Les deux assistants d'un chirurgien endorment un patient à l'éther. Le chirurgien se livre alors à une véritable boucherie : amputation d'un bras et d'une jambe. Une fois son « travail » terminé, il s'en va. Pris de pitié, les deux assistants décident de faire quelque chose. Ils vont chercher dans une réserve une bonbonne contenant des pièces de rechange. Ils installent alors le patient sur un fauteuil confortable et à l'aide de glu entreprennent une greffe qui, oh ! miracle, réussit. La réanimation est aussi rustique que l'opération : elle consiste en des tintements de cloche près des oreilles et une ventilation à l'aide de soufflets. Elle se révèle cependant efficace car le patient ne tarde pas à se réveiller et se met même à danser une gigue endiablée.

Avenue de l’opéra (1900 – 1 min) :  Une vue de l’avenue de l’Opéra à Paris projetée à l’envers pour lui donner un caractère comique.

Chapellerie et charcuterie mécaniques (1900 – 1 min) : Deux hommes font la démonstration d'une machine pour le moins extraordinaire. Dans une trémie, on introduit des chats vivants, un peu de sel et d'eau, des ingrédients divers et variés ; un tour de manivelle et voici de la saucisse au kilomètre et des chapeaux à foison.

Chez le photographe ( 1900 – 1 min) : Un homme portant un énorme pot de fleurs se présente chez un photographe de rue pour se faire immortaliser. Celui-ci l’invite à s’installer après s’être débarrassé de son encombrant colis. Le photographe s’installe derrière son appareil pour en faire le réglage mais le monsieur se penche pour récupérer son pot de fleurs, objet apparent de fierté. Patiemment, le photographe le rappelle à l’ordre mais il a à peine commencé à vouloir officier que le monsieur bouge à nouveau. Après de nombreuses remarques polies du photographe suivies aussitôt de nouvelles marques d’indiscipline de la part du client, la séance de pose se termine par une dispute au cours de laquelle l’appareil photographique est renversé.

Questions indiscrètes (1906 – 2 min) : Félix Mayol entre en scène, chante et quitte la scène en saluant le public, exactement comme s'il était au Café-concert.

Madame a des envies (1906 – 4 min) : Une femme enceinte entre dans un parc et, prise d’envies compulsives, cède à chacune d’entre elles sans se soucier du petit monde qui l’entoure. Elle ne peut pas s'empêcher de chiper sucette et autres à des passants. 

Les Résultats du féminisme (1906 – 7 min) : Les rôles sont inversés. Les hommes se comportent en femmes et les femmes en hommes : efféminés, les mâles décorent leurs cheveux avec des fleurs, font le ménage,et s'adonnent à la couture et au repassage. De leur côté, dans un bar, les femmes boivent, fument et séduisent. À la fin, les hommes se rebellent, et tout rentre dans l'ordre.

Le Lit à roulette (1907 – 4 min) : Un pauvre bougre est expulsé de son logement pour défaut de paiement du terme. Comme il se doit, le lit ne peut être saisi. Heureusement, le meuble est muni de roulettes ce qui facilite son déménagement ; ainsi notre homme se retrouve à tirer et à pousser dans la rue son seul bien. Mais il est bientôt fatigué et s’octroie un repos qu’il pense bien mérité. Il ne tarde guère cependant à être entouré par une bande de joyeux badauds amusés par la scène : un lit dans une rue, qui plus est occupé ! La rue étant en pente, voilà le lit qui démarre, prend de la vitesse au grand dam de notre héros.

La Course à la saucisse (1907 – 4 min) : Un caniche plein d’entrain s’empare d’une saucisse à la devanture d’une épicerie. Il est aussitôt poursuivi. Sur sa route, il rencontre deux commères, deux peintres, une bonne d'enfant .....

Alice Guy tourne une phonoscène… (1905- 2 min) : Enregistrement du tournage d'une phonoscène par Alice Guy et ses assistants.

Sur la barricade (1907 – 35 min) : Dans une cuisine parisienne, un garçon est chargé par sa mère de quérir une bouteille de lait au magasin d'à côté. Pendant ce temps, des gens construisent une barricade dans la rue, alors que des gendarmes s'approchent et leur tirent dessus. Le garçon surgit au milieu de l'affrontement et manque de se faire exécuter...

Le Billet de banque (1907- 11 min) : Un clochard met en déroute deux bandits qui agressaient un couple en goguette. En guise de récompense, le Monsieur offre à son sauveur un gros billet de banque.

Alice Guy fait partie de la sélection de réalisatrices françaises, dans le cadres du cycle Pionnières du cinéma proposé par IFcinéma. 13 oeuvres d'Alice Guy sont diffusées à l'international par l'Institut français.